honduras


Le Honduras, on n'en attendait rien et le mauvais temps qui nous a accueilli dès le passage de la frontière nous a poussé à accélérer le pas, à y négliger certaines étapes planifiées.










A peine la frontière passée, nous faisons une première halte à Yuscaran, ancienne cité minière perchée avec petites ruelles de pierres (datant de l'époque coloniale) et toits de tuiles. Deux distilleries rythment les journées des habitants. Le parque central, au coeur du village, est investi par notre petite famille.El Padre prend part à toutes les conversations (il est plus connu, ici, en une nuit, qu'en 5 années passées à Donceel) les enfants inventent, chevauchent, courent et étalent un sourire radieux.

















Le lendemain, après un petit déjeuner offert par une voisine, nous reprenons la route en direction du lago Yojoa. Nous nous frottons aux routes toujours plus montagneuses ainsi qu'aux conducteurs honduriens incontrôlables. Dépassement dans les virages sans visibilité, conduite musclée, certains tentent de tripler ignorant les panneaux interdisant le simple dépassement.









Nous traversons, Tegucigalpa, sans problème, (portes et fenêtre fermés, la capitale étant la plus dangereuse d'Amérique Centrale) et arrivons au lago en soirée. Les parois du pipingcar sont martelées par la pluie, effet boîte de conserve assuré, le panorama au petit matin, ne nous fait pas rêver, la pluie, assombrissant les couleurs, nous pousse à poursuivre notre route. Trois jours à ce rythme, rouler, rouler, jusqu'aux Caraïbes, sous une pluie diluvienne, terrains inondés, rios en crue, paysage un peu désolé. La vie au grand air nous est proscrite (pluie oblige), nous consommons l'oxygène de notre pipingmobil jusqu'à saturation.









Les bipèdes ont besoin de vacances!!!!!!!









Ça tombe bien, on entrevoit une pointe de bleu dans le ciel obscur. Départ demain pour Utila, île des Caraïbes à 1h en bateau de la Ceiba.

































Au programme, travaux de vacances pour les parents, retour sur les bancs d'école, familiarisation avec la théorie d'Archimède, tout cela pour l'obtention de notre certification Padi, sésame des fonds sous marins. Mais que va-t-on faire de nos niños? N'ayant pu dépêcher la gardienne attitrée de nos enfants, nous trouvons Kerla et sa maman Isabelle, deux Françaises, toutes disposées à s'occuper de nos petites têtes blondes.























Pendant que nous nous plongeons dans nos livres de cours, pointons un bout de palme dans l'eau transparente et endossons notre scaphandre noir,l'asticot et la croquette, fabriquent des colliers de coquillages, dessinent dans le sable et prennent du bon temps..









On voulait vivre poisson, palmer entre les coraux,manger le bleu turquoise des Caraïbes, Utila destination de rêve devait nous offrir tout cela.



Tout était calculé mais devenir poisson ne s'avère pas chose facile.



On étudie les lois de la physique régissant le grand bleu car, avant d'être tortue, poisson, requin,il faut d'abord penser pression atmosphérique, densité, sinus, oreille interne, trompe d'Eustache, poumons, il faut jongler entre scaphandre, bouteille, détendeur.









L'apprentissage , un succès! La mise en pratique , une catastrophe!!









Respirer sous l'eau s'avère angoissant pour el Padre et l'équilibrage de mes voies aériennes, un échel total.



A à peine 3 mètres de profondeur, une douleur intense dans les oreilles pour moi, et une sensation de manque d'air pour el Padre clôturent la séance prématurément.









































S'ensuit un repos forcé ( 5 jours) où nous laissons au placard notre combi en néoprène avec masque et tuba.









Faute de plongée à 18 mètres, nous récupérons nos niños et farnientons, snorkelons, marchons au rythme des vagues quasi absentes.









Les jours s'égrènent et mes oreilles occupent toutes mes pensées à l'affût d'une amélioration notable.









El Padre goutte aux joies de la flottabilité neutre et ses sensations magiques de lévitation pendant que je me bats et grapille, centimètre par centimètre, quelques mètres aux profondeurs azures.























Autant dire que chaque tentative d'équilibration (souffler par le nez tout en bouchant celui-ci) fait résonner en moi toute l'hostilité que le monde marin éprouve à mon égard.









Les écumes de l'abandon me submergent mais sont rapidement contrées par la scène grandiose qui s'impose au fil de la descente.









Poisson ange, poisson perroquet, poisson coffre, poisson chirurgien font place aux sergent major, aux requins nourrice et aux tortues.



























































































Ce monde qui nous était inconnu jusqu'alors nous impose sa diversité, ses couleurs, ses lois, ses rituels.









Nous jouons le rôle d'invités discrets et admirons ,bouche bée, cette faune et cette flore grouillante et époustouflante.









Utila signe aussi de belles rencontres: en plus de celles d'Isabelle et de Kerla, il y aura Laetitia et Laurent, voyageurs français avec qui boire un verre et partager un repas d'anniversaire (celui du padre) furent des plus agréables.





























Notre certification PADI (Professional Association of Diving INTERNATIONAL, el Padre aime se l'entendre dire) en poche, nous laissons Isa et Kerla à leur nouvelle vie d'insulaires et prenons la route vers le continent pour retrouver notre pipingcar laissé 10 jours plus tôt.

























Après nos vacances délicieusement prolongées, nous prenons la direction de Copan Ruinas qui nous impose ses toits de tuiles et laisse peu à peu apparaître ses artères pavées parcourues par de minuscules taxis rouges.



On sent ici la proximité du Guatemala et l’influence maya : quantité d’échoppes aux effluves appétissantes font place aux couleurs de l’artisanat local.













































Nous flânons un peu jusqu’au musée des enfants offrira à nos niños la possibilité d’interagir avec le monde maya, le squelette d’un ancien roi retiendra toute leur attention.



































Nous poursuivrons notre visite jusqu’au Mariposario. De la chenille au papillon en passant par la chrysalide, nos yeux sont rivés sur ces taches de couleurs qui virevoltent au-dessus de nos têtes : papillon hélicoptère à la vie éphémère , impressionnants morphos bleus , papillons tigres : liberté quand tu nous tiens !!!



































Avant de quitter le Honduras, une visite au majestueux site de Copan s'imposait.









Nous foulons donc les artères de l’ancienne cité qui fut un des centres religieux, politiques et marchands de la civilisation maya.









Entre stèles, temples, pyramides et terrain de jeu de balle, nous sommes reportés 1800 ans en arrière,époque où la civilisation maya, à son apogée, s'étendait principalement sur les territoires actuels du Mexique( Yucatan), du Belize, du Guatemala, du Honduras et du Salvador.









Son héritage est principalement architectural, comme en témoignent les imposantes ruines de palais et temples pyramidaux dispersés à travers la jungle. Elle est aussi connue pour avoir développé d’impressionnants savoirs en mathématiques et en astronomie, ainsi que le seul système d'écriture intégral de l’Amérique précolombienne.











































































L'écriture Maya









C'est un système d'écriture fait de dessins apelés « glyphes »;les glyphes correspondant soit au mot que l'on voulait écrire soit pour représenter le même mot. A ce jour, plus de 800 glyphes différents ont été identifié



Les Mayas ne possédaient pas d'alphabet et leurs phrases étaient toutes constituées comme ceci :









Verbe – Nom- Lieu









Exemple : Nacio 18 Conejo Copan









Les chiffres Mayas









Les Mayas ont aussi développé leur propre système numérique, basé sur des chiffres allant de 1 à 20, les enfants apprenant à compter sur leurs doigts et ...sur leurs orteils.









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Le calendrier Maya









Le calendrier maya se fonde sur deux cycles de 13 et de 20 jours.









Les 13 jours étant numérotés de 1 à 13 et les 20 jours du second cycle portant des noms tels que Imix, Ik, Akbal, Xan,...









Le jour 1 du cycle de 13 jours devenant le 1 Imix lorsqu'il rencontrait le jour Imix du cycle de 20 jours. Ensuite venaient le 2 Ik, le 3 Akbal,..









Au bout de 13 jours, le premier cycle recommençait alors que l'autre cycle comportait encore 7 jours; le quatorzième jour devenant le 1 Ix, le 15 ème jour : le 2 Men.









Une fois le cycle de 20 jours terminé, il recommençait à 8 Imix, 9 Ik,...









Les combinaisons se poursuivaient pendant 260 jours.









Malgré ce système nous paraissant très complexe, les astronomes mayas parvenaient à prédire avec grande précision les éclipses, les phénomènes récurrents en se basant sur le fait qu'on pouvait prédire 'avenir en observant les cycles du passé.









Ainsi, ils pronostiquent la fin du monde pour le 12 décembre 2012 (12/12/12)









Les cérémonies religieuses









Lors des cérémonies religieuses, les rois offraient leur sang ( en se perçant la langue, le pénis, les oreilles) pour apaiser les divinités.









Le jeu de pelote









Apparenté à un ancêtre du football, le jeu de pelote se jouait avec une balle de 4 kg et avec toutes les parties du corps à l'exception de la tête, des mains et des pieds sur une surface trois fois plus petite qu'un terrain de football. Ce jeu servait souvent à résoudre des litiges entre communautés rivales, le capitaine vaincu étant sacrifié









La chute









L’effondrement de la société Maya classique vers 900 demeure un mystère, une des hypothèses formulée : le déclin de la société serait dû à la famine et à la sécheresse ; l’accroissement de la population aux abords des cités entraîna un déboisement important avec pour conséquences inondations et baisse des productions agricoles.



Phénomène proche de ce que nous connaissons aujourd’hui, ce qui tend à prouver la croyance Maya selon laquelle la vie est cyclique et l’histoire se répète.















C’est dans cette civilisation que les niños sont devenus des bipèdes à part entière, les sacs à dos sont remisés (définitivement ?) dans la salle de bains.

























Nous quittons ce lieu sacré comme le firent les mayas il y a 1000 ans . Direction El Salvador !!