Panama





L'histoire du Panama est fortement liée à la construction du canal de Panama, celui-ci a créé une voie maritime de 80 kms de long permettant de passer de l'Océan Atlantique vers l'Océan Pacifique sans devoir contourner l'ensemble du continent sud américain.

C'est un endroit très impressionnant avec ces énormes bateaux qui passent en continu, tantôt dans un sens, tantôt dans l'autre.

Ce canal a été créé suite à l'insistance des américains mais a été construit par les Français qui, forts de leur succès au canal de Suez, obtiennent l'accord du gouvernement local en vue de sa construction.

La réalisation du canal a démarré au XIXème siècle mais les maladies tropicales(fièvre jaune et paludisme) et le manque de moyens ont décimé leurs hommes et les ont fait renoncer à ce grand projet.

Finalement ce sont les Américains qui, conscients de l'intérêt économique et stratégique du projet , rachètent la concession et mènent à bien la réalisation du canal tout en gérant celui-ci jusqu'en 1999.

Aujourd'hui c'est plus de 40 navires qui traversent chaque jour le canal pour un trajet qui dure 8 à 10 heures et le prix de la traversée en fixé en fonction du tonnage du navire en charge ; le Panama gardant la main en formant lui-même des capitaines qui , la durée de la traversée du canal, prendront les commandes des divers navires marchands.

Mais le Panama construit déjà son avenir en lançant le chantier d'une troisième série d'écluses qui sera terminée en 2014 permettant aux géants des mers de dernière génération (des portes-conteneurs de 10 000 unités au lieu de 4400 aujourd'hui) de passer. Ces écluses disposeront, développement durable oblige d'un système de recyclage des eaux.

De manière plus large, l'histoire du pays est intimement liée à des colonisations dont celle de l'Espagne.En effet, le Panama est découvert en 1501 par le conquistador VAsco Nunez de Balboa qui régentera , au nom du Roi d'Espagne, le pays jusqu'en 1519; Panama Ciudad devenant le premier comptoir européen sur la côte du PAcifique.

Ensuite , l'intérêt des pirates pour les richesses accumulées au Panama ainsi que diverses guerres civiles mènent le pays au bord de la faillite et la Panama déclare son indépendance par rapport à l'Espagne en 1821 et décide de rejoindre la Colombie dont elle deviendra définitivement indépendante en 1903.

Les colonisations successives et la construction du canal du Panama par des ouvriers venus de régions très diverses telles que la Barbade, Trinidad, la Chine, la France expliquent à elles seules un grand métissage au sein de la population.

On peut cependant encore trouver au Panama des populations autochtones "indigènes" telles que :

- les Ngöbe-Buglé:originaires de Colombie et vivant dans de grand villages

- les Kunas: vivent encore, pour la plupart, de manière traditionnelle dans des huttes dans les Iles San Blas

- les Chocoes vivent de manière isolée le long d'un cours d'eau ; leurs principales activités sont la pêche, la chasse et l'agriculture

 

Villes principales :

- Panama Ciudad

- Colon

- David

- Santiago

Spécialités culinaires:

- patacones : bananes plantains aplaties et frites dans l'huile

- ceviche : poisson cru baignant dans du jus de citron

- corvina poisson à chair blanche

- sancocho :soupe composée de poulet, manioc, oignons, origan, maïs

- pollo : poulet à toutes les sauces







 

Nous ne savons plus vraiment pourquoi nous voulions commencer notre voyage par le Panama, pourquoi traverser l’Amérique Centrale, du Sud au Nord et non l’inverse. Le choix s’est avéré judicieux. Le dépaysement fut total et ce, dès nos premières foulées, les rencontres, étonnantes et la gentillesse des Panaméens, déconcertante.
L’aventure commence à Panama Ciudad, ville de contraste, les gratte-ciels côtoient les maisons coloniales, les indigènes foulent les grands boulevards et l’entrelacement des routes enferme une forêt tropicale.
Nos journées se déclinent au rythme de la Capitale,





Nous nous réveillons face aux écureuils, oiseaux multicolores, singes tamarins et agoutis, puis flânons dans les ruelles de Casco Viejo pour se retrouver plus tard sur l’Avenida Balboa et ses immeubles flirtant avec les nuages. .


Les niños jouent les public relations du haut de leur mirador(sac à dos de portage), tout le monde se retourne sur nous, sourit et nous salue, une multitude de mains ont caressés nos petites têtes blondes.






On s’émerveille face aux bus multicolores qui jalonnent la ville, ancien schoolbus des Etats Unis totalement customisés, alternance de messages bibliques (Dios es mi guia, amo Dios y mi mama) et de tags représentant des dragons ou des rastamen.

Panama Ciudad nous offre également une surprise de taille, notre premier paresseux !!! à quelques mètres à peine, au-dessus de notre tête !!!! Magique.

Le soir venu, dans notre chambre d’hôtel, munie de mes fiches d’identification, nous apprenons que le paresseux,…………et que l’agouti (très fréquemment observer même au centre da la ville est ……
C’est ici aussi, que nous effectuons toutes les démarches pour récupérer notre camping car laissé trois semaines plus tôt au port de Zeebrugge.
Après une multitude de faux espoirs, trois jours d’attente, le grand jour est arrivé.

L’aventure commence à 8h30 et s’en suit une journée infernale. La matinée ? pas d’accroc majeur si on exclut l’heure de retard de notre corredor( alias Didier) et la lenteur des fonctionnaires (pays latino oblige)c’est à notre arrivée à Colon, que les choses ont failli virer au drame ! Un petit résumé de cette après-midi conditionnelle de notre futur s’impose.


• 13h00 : Colon, Aduana : Olivier accompagné du corredor rentre dans le bureau
• 14h00, Olivier nous donne des nouvelles, « on a déjà une signature il faut attendre la deuxième, il y a vingt minutes on m'a dit que le sous-chef allait arriver « ahorita », ce qui veut dire « tout de suite » la réalité nous montrera qu'une autre traduction existe: « peut-être jamais »
• 15 heures, notre patience s'étiole, le stress monte, nous devons être à 16h dans un autre bureau.... On utilise la manière forte, apitoyer le petit personnel pour qu'ils nous trouvent ce p.... de mec, déchargement de nos deux petits têtes blondes dans le bureau, opération peu concluante.
• 15h40: la porte s'ouvre, et entre le dit « sous chef » : on n'entend que la voix de mon tendre époux : «aah, el salvador!! » qui ne se gêne pas à faire des apartés peu gratifiantes .
• 15h45, on court en direction de la voiture, et là, marche arrière impossible, un camion nous bloque, quelques manœuvres, un rétroviseur cassé, beaucoup d'affolements, on arrive à se faufiler.
• 15h53, plus que 7 minutes: Didier, le corredor, si passif jusqu'à présent se prend au jeu, fait des queues de poissons, klaxonne à tout va, il fonce, OK on y est.

Et là je n’ai plus rien compris, Olivier est déposé par Didier face à un bureau avant de se diriger vers un autre, Moi? Et les enfants? Dans la voiture comme d'hab. Ça devient difficile de les tenir, ils ont été formidables, petit signe du destin, deux personnes s'arrêtent pour nous donner deux hamburgers, pendant qu'un autre m'aide à déplacer la voiture. Tout le monde est charmant ici!
Pendant ce temps Olivier et Didier entament un drôle de quadrille, se déplaçant d'un côté à l'autre du parking, de la aduana à la almacenaje en passant par la fumigacion,...petits dessous de table, la victoire semble assurée et là, rebondissement: « tiene que venir manana », olivier fait un sit in après avoir jeté un coup de pied dans le guichet, je prends le relais, nous sortons nos dernières cartes, les ninos: « senora por favor, por mis ninos » avec ma petite mine déconfite . Là elle change d'avis, nous recevons le sésame de notre liberté, le pipingcar à trois rues d'ici, il est là on le voit derrière les barrières, deux gardes pour le surveiller, passage de douane, « il roule » hourra !!






Notre première journée d’aventures nous conduira  , sous le déluge, vers le Canal de Panama .

Nous profiterons d’une place au premier rang sur les Ecluses de Miraflores et sur le ballet incessant des énormes cargos de marchandises.
Aujourd'hui c'est plus de 40 navires qui traversent chaque jour le canal qui fonctionne 24h/24, 365 jours par ans .

L'organisation de fonctionnement fait que les petits bateaux passent la nuit et les navires de moyen et fort tonnage passent le jour, dans le sens Pacifique - Atlantique le matin et inverse l'après midi




Une troisième série d'écluses, bâties selon le principe du développement durable, permettra   aux énormes  portes-conteneurs de 10 000 boites  de passer.


Impressionnant et inoubliable!!!


 



Vu que la tombée de la nuit est proche , notre premier bivouac aura pour théâtre un  parking de la police de la route situé le long d'un axe très fréquenté.

Malgré un premier contact « bizarre »,l'accueil des policiers locaux s'avèrera surprenant : mise à disposition de leurs toilettes et d'une douche.

Drôle de métier que celui de policier de la route au Panama: contrôles routiers aléatoires se terminant par des accolades amicales avec les potentielles contrevenantes





Nous rencontrons Coco et Michel, un couple français qui vit à Portobello depuis quelques années et avec qui nous passerons une belle après-midi pleine d'anecdotes, de récits de voyage, de changement de cap.

Le pipingcar dans une petite ruelle du village, les portes ouvertes, laissant là nos appréhensions, nos craintes de l'inconnu. Le début de notre viaje commence vraiment !!!



 








Maintenant qu’on en sait plus sur ce beau pays, on reprend la route, direction Panama Ciudad, puis Santa Clara côté Pacifique, là un havre de paix nous attend.
Notre première plage paradisiaque.... Face à nous : l'océan, les palmiers....


Bienvenidos al Paraiso


On fait de belles rencontresici. Des Chiliens voyageant depuis deux ans, des Colombiens travaillant 6 mois à Panama Ciudad. Les gens sont très ouverts et viennent vers nous la plupart du temps. La vie au grand air nous plait bien.

On décide de rester un peu plus longtemps, question de goûter le vent, de sentir les vagues, de se frotter aux noix de coco échouées sur la plage, de surprendre l'asticot s'amuser à courir et tomber dans le sable et la croquette, copiner avec les petits Panaméens











Aujourd’hui, nous partons pour le Darien, province frontalière avec la Colombie et actuellement peu explorée par les touristes.



Objectif : la rencontre avec les Wounaans, une tribu indigène retirée dans les terres à une dizaine de kilomètres de piste non accessible en camping car.

L'aventure commence dès que nous montons dans un 4x4 baché sans vitre ou presque, seul le pare brise a résisté au temps et encore....

S'entassent à l'intérieur de ce 4 X 4 une vingtaine de personnes: l'asticot, la croquette et moi profitons du tout confort à l'avant tandis qu'Olivier partagera son confort sous la bâc he avec les enfants, les femmes, les bébés et les sacs, seul un petit carré de lumière pour respirer. La route? Entre bananiers, cocotiers, caillasse, roche, rivière en pleine crue. Les 10 kilomètres qui nous séparent du village nous semblent en paraître 100.


Là, s'ouvre à nous un paysage de documentaire: le rio Savana face à nous, le courant emportant des décennies de traditions Wounaans, le sourire des enfants, les petites indigènes qui se lient d'amitié avec nos petits bipèdes. Une véritable vague les emporte, les pieds décollés du sol, en pleine lévitation, un sourire collé sur les lèvres . Une effervescence contagieuse.... Nous courrons tous entre les dichardis (maisons sur pilotis), croisant les femmes indigènes qui portent des paruma (paréo) aux couleurs éclatantes.

 
 
En soirée, nous découvrons leur quotidien, leurs traditions, la chaquira (collier de perles), la jaua (peinture du corps)

L'asticot est ravi de manger dans une mate (noix de coco servant d'assiette) qu'il emportera comme souvenir de notre passage dans ces contrées.
        
   
 

  
Les yeux se ferment, nos rêves ne se dissocient pas de cette merveilleuse journée tant celle-ci semble irréelle.

Le lendemain, pieds dans l'eau, la corde au-dessus du poignet, un plomb entre les dents, le filet de pêche déployé, les camarones emprisonnés, nous domptons la nature, le rio, nos incompétences.

 



 Magique !!!

Après notre virée chez les indigènes, nous traçons pour retrouver notre belle plage de Santa Clara. Au départ, nous ne pensions rester qu'une nuit mais la rencontre avec la famille Baleno (Mimi, Steph et Driss), des Français ayant débuté leur voyage il y a un an à Buenos Aires, nous a un peu scotché sur place. Nous passons deux belles soirées en leur compagnie, nous dissertons sur la vie, les voyages et l'incontestable beauté du site, ils nous content toutes leurs péripéties: le pare-choc fêlé, les ensablements ,le Salar de Uyuni, le tremblement de terre au Chili, le frigo qui rend l'âme... C'est sur nos poufs que nous passons le plus clair de notre temps pendant que les enfants jouent et apprivoisent la mer , admirent les pêcheurs au travail .



Un bateau échoué sur la plage, les pélicans à la surface de l'eau, les filets étalés sur le sable, et une multitude de poissons, les pêcheurs nous en montrent de toutes parts: une raie, un poisson à épines, des corvina à volonté, un baracuda, ....)



Nous disons au revoir aux Baleines tout en se promettant de se revoir pour le Nouvel An au Costa Rica et ......20 minutes après avoir quitté la plage, nous y revenons car ces 20 minutes nous ont suffi pour casser la fenêtre de la salle de bains en faisant une marche-arrière ( Olivier ne savait pas que les palmiers pouvaient traverser sans prévenir ) et, à peine remis de nos émotions, notre pare-choc avant offrait son plus beau profil à un taximan un peu distrait.



Résultat des courses: système D panaméen pour réparer le pare-choc en quelques minutes et retour à la playa pour réparation du pipingcar.

C'est là qu'entrent en action Steph, son bras et sa trousse à outils:fibre de verre, glue, résine, ponçeuse, visseuse, et la dextérité del padre, Olivier.

Comme quoi de tels voyages développent de nouveaux talents


Après une nuit de repos, le pipingcar ayant retrouvé toute sa jeunesse, nous irons passer la  journée à  San Francisco la Montana où nous sommes toujours autant impressionnés par l'hospitalité des Panaméens.  Les boulangers du village nous proposent leur jardin comme bivouac et nous invitent à leur table,  pain et chicheme ( boisson à base de cannelle, sucre de canne, lait, mais et clou de girofle, le  tout fait maison) au menu, visite de l'atelier, mise à disposition d'une douche et des toilettes. Nous sommes désarmés face à autant de gentillesse.



Petite incursion sur une autre plage de rêve, Las Lajas où nous rejoindront encore (décidément, on ne parvient pas  à les lâcher) nos amis Baleno...


Nous terminerons notre séjour au Panama par Boquete, dans les montagnes, proche du volcan Baru, pour une petite pause fraicheur.. Ici, on entend souffler le vent comme à la mer du Nord, sauf qu'il n'y pas la mer mais surtout pas de moustiques






Deux jours à Boquete, mixte entre un village savoyard (pour le décor), la Mer du Nord (pour le bruit du vent pendant la nuit) et une maison de retraite US (pour sa population)!!!

On visite un peu mais on se met surtout à jour au niveau lessives, blog et barbe de 10 jours du Padre et ensuite, on avait envie de mettre le cap sur les Iles de Bocas del Toro mais quelques problèmes mécaniques et les pluies torrentielles, nous y ferons renoncer.



Adios Panama y direction Costa Rica